Ecrire pour les nuls ?
Salutation !!
Aujourd’hui, j’aborde un sujet qui me tient à cœur. Cela prend la forme d’une question. Une simple question, mais qui pour moi prend tout un sens.
Peut on écrire un roman, une nouvelle, tout simplement une histoire, si on est une bille en orthographe ?
@crédit "Le chat" de Philippe Geluck
Je ne m’en suis jamais caché, par ce que je suis une personne profondément honnête, même si cela peut parfois me desservir. Je suis une catastrophe orthographique. Un champion. Attention, que l’on soit bien d’accord, je ne souffre pas d’une smsiteaiguë non plus. Non, je parle d’une faiblesse flagrante en français.
"Pour la petite historique, je n’ai jamais été très bon dans l’utilisation à l’écrit de la langue de Molière (et de bien d’autres en fait…). Mais un jour, un coup de grâce magistral m’a été donné. Je commençais alors ma toute première histoire, aidé d’un pote. Je l’ai montrée à ma prof de français de l’époque avec une certaine fierté, mais surtout en quête d’aide pour "faire mieux". Elle a pris le texte, avec plaisir. Au cours suivant, elle avait photocopié et sans demander mon avis, elle a distribué des paragraphes aux gens avec pour exercice en cours de corriger mon roman. Bien sûr, elle a clairement annoncé que j’en étais l’auteur. Vous vous doutez bien que ça m’a un peu calmé. Surtout que la Fantasy, à l’époque (bien avant la sortie du seigneur des anneaux et de la "hype" qui l’accompagnera) bah, c’était pas commun, et tout le monde sait ce que cela peut faire dans la tête de certains ados. Par chance, je n’ai pas eu trop de retours de mes camarades. Mais par contre, j’ai mentalement dit un gros "MERDE" à la langue française. À ce moment-là, tout l’inverse aurait pu se produire pourtant. Elle aurait pu me donner des conseils en privé, me guider… mais non. Donc, voilà. Ma base. J’ai fini cette petite histoire avec mon ami. 60 pages qui, relues aujourd’hui, me font bien rire tellement cela manque de maturité. J’ai mis du temps avant de reprendre l’écriture, et en 2002 j’ai commencé timidement l’écriture des Chroniques Edwo."
J’ai eu d’autres moyens d’expression, mais l’écriture est importante pour moi. Et c’est là un début de réponse à la question. On peut tous avoir des raisons différentes de venir à l’écriture. C’est souvent un exutoire. Pour ma part, j’ai rapidement couché sur papier les idées qui m’empêchaient de dormir lors de mes insomnies. Et puis, j’ai cultivé en moi un mental en perpétuelle réflexion. Les idées fusent, l’écriture est devenue un besoin vital.
Mais la question est venue un jour. Est-ce vraiment judicieux de vouloir écrire quand on est si peu compétent avec la langue ?
Aujourd’hui, je peux enfin apporter un début de réponse. Et pour moi, il est clair que oui. C’est même un devoir.
La passion ne peut pas avoir de limite, et elle vous fera avancer plus loin que n’importe quel prof. J’ai mis du temps à finir mon roman à cause de ces questions, mais au final, je m’en veux maintenant. Depuis que je me suis remis dans l’écriture, et parce que j’aime l’écriture, j’ai plus de gout à trouver des solutions, à m’améliorer, à devenir meilleur. Je suis bien moins mauvais que je ne le fus. Si je ne m’étais pas freiné par peur, je serais, je pense, bien meilleur aujourd’hui.
Écrivez ! Faites lire à des gens passionnés qui ne vous jugeront pas.
Soyez clair avec vous-même et avec les autres. Dites-le, dites que vous avez des difficultés, mais que vous voulez écrire, parce que vous aimez ça.
Montrez votre passion.
Mais surtout, apprenez. Apprenez des retours qu’on peut vous faire.
Créez-vous vos moyens mnémotechniques pour vous souvenir d’une leçon.
Répétez, encore et encore. Ne lâchez rien.
La réponse est donc simple. Est-ce que vous devez continuer d’écrire malgré vos faiblesses en français ? Oui, si vous aimez écrire. Si c’est un besoin, si vous pensez avoir des choses à véhiculer par des mots. Votre plume, votre identité seront là. La forme, vous l’apprendrez petit à petit. Et d’ici quelque temps, des années peut-être, vous pourrez fièrement proposer des projets qui transpireront votre parcours.
Quelques conseils maintenant :
Une correctrice. Le choix d’une correctrice est important sur plusieurs points. Mais le plus important est la méthode. Une correctrice qui vous prendra votre texte et vous le rendra corrigé. Ce n’est pas bon. Pour moi, une correction est un travail de concert, ou les échanges sont multiples. Une correctrice vous montrera vos fautes, vous les expliquera parfois. Ainsi, vous vous améliorerez. L’humain est important. C’est pourquoi il faut bien s’entendre avec la personne qui s’occupe de votre histoire. Il faut savoir prendre sur soi si votre "réplique fétiche" vous est retournée avec la note "c’est pas bon, à réécrire, ça ne se dit pas". Il faut se remettre en question, et le regard extérieur est important. Et n’oubliez pas ! La correction est un travail à part entière qui demande du temps, alors que ce soit une correctrice payée,sous contrat, ou un coup de main d’un contact, pensez à être reconnaissant.
Logiciel. Il y en a surement plusieurs. Mais j’en citerai un, car il est en train de changer ma vie. ANTIDOTE est clairement un investissement à faire quand on écrit, peu importe son niveau de français. Son analyse des textes est formidable et il propose une correction didactique et surtout qui enseigne les choses (si on y passe du temps). Il ne souligne pas bêtement les fautes, il vous les explique, vous propose des solutions. En soi, en plus de corriger, il vous apprendra des choses. Alors, certes, il ne remplacera pas l’œil humain dans un second temps, car la langue française est complexe et la machine a des limites. Mais soyez sûr que cela vous fera avancer dans votre quête du "mieux écrire".
(Plus d'info ci dessous)
Relecture. Cela peut paraitre simpliste et évident. Mais, la relecture est une nécessité vitale à l’écriture. On écrit, on se relit. Puis, on laisse le texte de côté une journée ou plus, et on fait une nouvelle relecture. Pourquoi attendre un peu ? Car si on fait la relecture directement après l’avoir écrit, notre cerveau pense encore à ce qu’on voulait écrire et donc ne fait pas autant attention aux erreurs que s’il était détaché et reposé. Il faut donner de l’air, savoir souffler. Relire à voix haute peut aussi apporter une autre dimension, mettre en avant d’autres problèmes. Une chose est certaine, la relecture est vitale. Après, bien après, à voix haute, ou par un ami. C’est pas un conseil que je vous donne, c’est un ordre. Même si vous êtes une bille en français, une relecture vous fera de vous-même modifier des choses.
Lire. Alors, ce conseil, je ne vais pas l’aborder avec une conviction sans faille. J’ai moi-même tardé à me mettre à la lecture. Je l’apprécie maintenant, mais j’ai longtemps mis de côté l’ouverture de roman. Je vais pas en analyser les raisons, bien que j’aie mon idée sur ce point. Lire ne vous empêchera pas d’avoir des idées, et donc d’écrire. Mais il est certain que cela améliorera votre mécanisme de réflexion. Quand au bout de 30 bouquins de 400 pages, l’orthographe d’un mot est différente de la manière dont vous pensez qu’il s’écrit, c’est peut-être parce que vous vous trompez. La gymnastique de lecture vous apportera forcément un plus. De plus, on me dit dans l’oreillette « qu’on fait beaucoup d’erreurs en “première main”, des répétitions, des oublis de mots, des phrases qui ne veulent rien dire ou mériteraient d’être retravaillées qu’on ne peut évidemment voir que si on se relit » et cela qu’on soit mauvais ou super doué avec la langue française.
C’est tout ce que je pourrais dire sur le sujet, et je répondrai volontiers aux questions. Pour ma part, je vais continuer de faire évoluer mon univers ainsi que mon orthographe. Car le plus important, c’est de faire à fond ce qui nous passionne et de nous en donner les moyens. Peu importe si après, vous avez 1, 10, 100, 100 000 lecteurs. N’oubliez jamais que ce qui vous passionne, c’est l’écriture et que vous le faites avant tout pour vous. Car ce sera là, et pour toujours, votre plus belle histoire.
Tristan Kalan